Le défi sécuritaire au lendemain du lancement de l’enrôlement des électeurs dans l’Est de la République démocratique du Congo a été évoqué, mercredi, au cours d’un café sur les enjeux liés au processus électoral, organisé par le Centre national d’appui au développement et à la participation populaire (CENADEP).
« Les défis sécuritaires sont énormes dans les provinces du Nord- Kivu, Sud- Kivu, Ituri et même au Maniema où les groupes armés sont très actifs », a relevé Me Gabrielle Pero, directeur général du CENADEP, à l’issue de ce café électoral
Les acteurs de la Société civile d’un commun accord, ont demandé à la CENI de discuter préalablement avec la force régionale de l’EAC et avec la MONUSCO, avant le lancement prochain du processus d’enrôlement et d’identification des électeurs dans ces parties de la RDC, pour que ces zones ne soient pas exclues du processus en cours et permettre le déploiement des matériels électoraux.
La centrale électorale doit pouvoir communiquer suffisamment avec la population pour renforcer sa participation aux échéances électorales.
« Nous voulons des élections à la base. La société civile est appelée à sensibiliser la population pour qu’elle se mobilise, c’est notre responsabilité », a dit Madeleine Andeka, activiste des droits des femmes et membre de la société civile, rappelant que la population doit s’approprier ce processus.
Danny Singoma, coordonnateur du Réseau PRODDES, a, de son côté, plaidé pour une convergence des initiatives insistant pour que le cadre de concertation de la société civile puisse bien fonctionner.
Les acteurs de la société civile ont, par ailleurs, recommandé au gouvernement de garantir par tous les moyens la sécurité des personnes et des dispositifs mis en place par le CENI.
Plusieurs questions ont été abordées lors de ce café notamment celles liées à la prise en charge des agents électoraux, aux mécanismes proposés par la société civile pour permettre aux populations de se faire identifier ainsi qu’à la perception générale de la société civile sur les résultats de l’enrôlement dans la première aire.
Depuis le 24 décembre 2022, le processus d’enrôlement est en marche notamment avec le lancement de la révision du fichier électoral dans la première aire électorale qui comprend les provinces de Kinshasa, Equateur, Kongo Central, Kwango, Kwilu, Maï-Ndombe, Mongala, Nord Ubangi, Sud Ubangi et Tshuapa. Selon la CENI, sur 18.694.542 électeurs attendus dans cette partie du pays, 7.910.679 ont déjà obtenu la nouvelle carte, soit 37,9%.
Comme moins de la moitié d’électeurs attendus ont pris leurs cartes, la CENI a jugé bon d’accorder un délai supplémentaire de 25 jours pour atteindre un grand nombre d’électeurs dans cette première aire opérationnelle.
Le 24 janvier 2023, la CENI a lancé les opérations d’enrôlement des électeurs dans l’aire opérationnelle 2 comprenant 9 provinces, à savoir, le Haut-Katanga, Haut-Lomami, Kasaï, Kasaï Central, Kasaï Oriental, Lomami, Lualaba, Sankuru, Tanganyika et dans 3 pays où vivent les Congolais (Afrique du Sud, Belgique et France). Cette opération court jusqu’au 23 février 2023 et un peu plus de 15 millions d’enrôlés sont attendus.
Les opérations d’enrôlement ont débuté jeudi dans l’aire opérationnelle 3 qui comprend 7 provinces de l’Est de la RDC, à savoir le Bas-Uélé, le Haut-Uélé, l’Ituri, le Maniema, la Tshopo ainsi que le Nord et Sud-Kivu. Près de 15 millions d’électeurs sont attendus dans cette aire, rappelle-t-on.
ACP/CL/May
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